Qu’est-ce que je disais? Il y a de quoi s’inquiéter vraiment ces temps-ci, à propos des livres comme des films. J’y reviendrai un de ces jours, peut-être à propos du navet sur Facebook. Les critiques ne font plus leur boulot. Ou alors ce boulot est de pure promo : c’est commode, pas besoin de lire le bouquin, produit concoté sur mesure (voir mon texte du 25 septembre). Et l’affaire est dans le sac. C’en est comique. Un titre de gloire à l’avenir sera de ne pas avoir le Goncourt, comme je le disais à un mien ami, écrivain d’une autre stature que MH…
Je laisse la parole à Pierre Assouline qui est un des rares à avoir vu la nullité de ce bouquin (lire sur son blog : » MH et la France du télé-achat ») : « Michel Houellebecq a conçu avec une grande habileté, et un certain cynisme dans l’esprit marketing, un produit manufacturé que les académiciens Goncourt ne pouvaient cette fois lui refuser. Un Goncourt de circonstance pour le nouvel ami public numéro 1. On a rarement vu un auteur et des jurés se correspondre, s’emboîter et s’épouser aussi parfaitement que pour cette cuvée 2010. Ils avaient besoin l’un de l’autre. Lui pour passer de 200 000 exemplaires (chiffre Edistat des ventes de son roman à ce jour) au double d’ici à la fin de l’année et entrer dans un dérisoire panthéon des Lettres. Eux pour que la presse, et notamment la presse étrangère (Houellebecq est le romancier français vivant le plus connu, le plus discuté, le plus guetté et le plus vendu dans le monde), ne les accable de sarcasmes et ne leur réserve des noms d’oiseaux s’ils passaient à nouveau à côté de celui que certains critiques qualifient sans rire de « génie ».
Bien vu!