Du 28 septembre au 9 octobre se tient à Paris une exposition de Francine Van Hove, dont le travail m’enchante depuis les années 80 (ici : https://www.anniemavrakis.fr/2011/05/19/la-peinture-de-francine-van-hove/). La dernière fois c’était à Arles en 2019. Une monographie de sa peinture des 15 dernières années sera publiée à cette occasion. Je parlerai des tableaux quand je les aurai vus mais je ne doute pas qu’ils me ravissent comme cette extraordinaire composition de 2000 (L’Ombre des chaises, 2000, huile sur toile, 114 x 195 cm), que je ne connaissais pas.
Van Hove
Du côté de chez soi
28 septembre – 9 octobre 2021
Adresse 16 rue Guénégaud 75006 Paris Horaires Mardi – Samedi 11h – 19h Séances de signature Samedis 2 & 9 octobre 15h – 18h |
Texte transmis par Jean-Marie Oger : Jean-Marie Oger est heureux de proposer une exposition de Francine Van Hove, accompagnée de la publication d’une nouvelle monographie sur sa production des quinze dernières années. Née en 1942 à Paris où elle vit et travaille, Van Hove n’a cessé depuis les années 70 de s’inscrire dans une peinture exclusivement figurative et féminine, intimiste, d’une virtuosité proche des maîtres anciens.Van Hove élabore ses compositions en collaboration avec ses modèles, toujours de jeunes femmes, en partant d’une idée de sujet. De longues heures de pose sont nécessaires pour la mise au point des attitudes en dessin (à la pierre noire ou au pastel) et pour l’exécution finale à l’huile sur toile. Le décor de son atelier parisien, délocalisé dans son jardin à la campagne aux beaux jours, ne tolère que le strict nécessaire : dessins scotchés aux murs, meubles chinés, coussins, gourmandises, service à thé ou à café, éditions anciennes de romans ou de livres d’art… Ces motifs récurrents, ces natures mortes insérées dans le tableau, constituent un genre de personnages à part entière ; débarrassés de toute référence envahissante au temps présent, ces objets familiers participent à l’abandon nonchalant de ces modèles à la beauté classique.Ici, les gestes ordinaires du quotidien – se lever, lire, se coiffer, réfléchir, s’assoupir – sont embellis. Tout est seulement effleuré, délicatement, du bout des doigts ou du bout des lèvres, à travers des yeux souvent mi-clos. Dans ces précieux instants, le temps est silencieusement suspendu. Ces jeunes femmes transposent sans emphase les nobles attitudes des Madones dans des scènes de la vie domestique, éclairées d’une douce lumière propice à la rêverie. Entre mystère et simplicité, perfection formelle et registre anecdotique, la peinture de Van Hove cherche à saisir la quintessence de la féminité.Le résultat, classique, s’affranchit de toute interprétation narrative ; sa motivation est exclusivement visuelle. Van Hove se refuse à donner un sens à ses œuvres, sinon la nécessité impérieuse de créer, contre l’angoisse, « des peintures comme des fenêtres ouvertes sur un monde imaginaire tellement proche du réel qu’on doit pouvoir les confondre avec celui-ci« . C’est la description d’une bulle sans la moindre aspérité, encapsulée hors du temps, où les corps sont idéalisés : une sorte de paradis intime et patiemment érigé qui se tient à distance de l’agitation, imperméable à toutes les injonctions du monde. L’apparence de bonheur – car son travail n’est pas dénué de mélancolie – vient de savoir demeurer en repos, chez soi. En ce sens, sa peinture s’affirme comme un moyen et un but. Un idéal de sagesse, en somme... |
Publication Van Hove Texte de Jean-Marie Oger et entretien de Francine Van Hove avec François Swaen Edition bilingue français-anglais Galerie Jean-Marie Oger, 2021 ISBN 978-2-9579372-0-21 28 pages 30 € |